Dans le cadre de la saison « Japonismes 2018 : les âmes en résonance », le Musée des Arts Décoratifs souhaite rendre hommage au Japon et à son art et révèle à cette occasion toute la richesse de ses collections qui illustrent depuis la fin du XIXe siècle les relations artistiques entre ces deux grandes nations. « Japon – Japonismes. Objets inspirés, 1867-2018 » met en lumière ce fonds exceptionnel d’art japonais ancien, l’un des plus importants en France, mis en regard avec les créations occidentales japonistes. Enrichie de prêts d’institutions, de créateurs et de collections particulières venues tout spécialement du Japon, l’exposition est mise en scène par Sou Fujimoto, qui a imaginé un univers unique inspiré à la fois des intérieurs de collectionneurs parisiens et ceux japonais, créant ainsi un parcours à mi-chemin entre le cabinet de curiosités et le tokonoma.
La « nature », source d’inspiration chère aux artistes japonais et occidentaux, plonge le visiteur dans l’univers végétal, floral et animal, dont les motifs inspirés par la faune et la flore ont ouvert tout un champ lexical ornemental et symbolique qui a participé au fondement du Japonisme.
Le « temps » et les liens que les japonais entretiennent avec leur propre histoire est illustré à travers le rythme des saisons et la vie traditionnelle à l’époque d’edō (1603- 1868). Les sujets relatifs au quotidien et aux usages, tels que les cérémonies du thé, de l’encens et de la calligraphie ou liés à la spiritualité, convient le visiteur à un moment de contemplation.
En abordant le thème du « mouvement », l’exposition met en exergue la capacité de l’art japonais à saisir l’instant présent et dont les artistes européens se sont emparés. représenté dans les spectacles de théâtre et de sumo, à travers les costumes, les masques et les estampes, le mouvement s’exprime également par les lignes de certains objets anciens et contemporains. il se manifeste aussi à travers les échanges commerciaux et artistiques entre la France et le Japon duxviie siècle à nos jours. Les productions du mouvement mingei, à l’exemple du tabouret Butterfly de yanagi Sōri et de la chaise longue en bambou de Charlotte Perriand, en offrent une parfaite illustration.
Enfin, le parcours s’achève avec « les innovations » qui s’illustrent depuis
la fin du xixe siècle avec les procédés techniques japonais traditionnels comme le grès, les laques et le métal et couvrent les domaines du graphisme, des objets et de la mode évoquant ainsi les influences artistiques qui se mêlent aux procédés les plus novateurs. Cette dernière partie convoque les grands noms de la mode des xxe et xxie siècles ; de madeleine Vionnet à watanabe Junya en passant par Paul Poiret, issey miyake, Koshino Junko, rei Kawakubo (Comme des garçons) et John Galliano.
Ce sont 1400 œuvres d’une grande variété – objets d’art et design, créations de modes et arts graphiques – exposées sur plus de 2200 m² et réparties sur trois étages qui montrent la richesse des relations artistiques entre le Japon et l’Europe.
Pour aller plus loin : Dossier de presse
Japon – Japonisme @ Musée des Arts Décoratifs de Paris, du 15 Novembre 2018 au 03 mars 2019
11/02/2019