Cao Fei - HX, un projet artistique ambitieux | SOMEXING

Cao Fei – HX, un projet artistique ambitieux

A propos de l’exposition

Du 6 juin au 26 août, le Centre Pompidou présentait une importante monographie dédiée à l’artiste chinoise Cao Fei (née en 1978, à Guangzhou). Intitulée HX, l’exposition constitue une première étape de présentation de Hongxia, un projet au long cours, comme une exploration du quartier éponyme de Beijing où l’artiste est installée.

Il s’agit de la première exposition de cette ampleur consacrée à une artiste chinoise, à l’heure où le Centre Pompidou s’apprête à ouvrir à Shanghai, en novembre prochain, le Centre Pompidou x West Bund Museum.

A propos de l’oeuvre

L’exposition présente un corpus d’œuvres récentes parmi lesquelles un long-métrage,une collection de vidéos, des photographies et des matériaux d’archives, ainsi que des installations réalisées à partir de matériaux et objets de récupération, dans une démarche chère à l’artiste. HX est donc une abréviation, volontairement énigmatique, de Hongxia, poumon artistique de la ville de Beijing, quartier très marqué par son passé industriel et où Cao Fei a installé son atelier dans un cinéma communautaire désaffecté. Les bâtiments du quartier ont été, pour la plupart, pensés et bâtis dans les années 1950 avec l’appui technique de l’Union soviétique, à l’époque des grandes avancées techniques et technologiques dont la réalisation du premier ordinateur de fabrication chinoise,là encore, avec le concours soviétique.
Avec la fermeture des usines et la reconstruction urbaine, le quartier est depuis en pleine mutation. Cao Fei n’imagine pas seulement l’avenir d’un Hongxia en proie à la gentrification, mais l’avenir d’un monde globalisé qui tend à se déshumaniser.

Retro science fiction

Le film projeté est Nova, une oeuvre de science fiction qui met en scène le futur comme on l’a imaginé dans le passé. Nova, 新星en chinois, littéralement Nouvelle Etoile est le nom de la cité dans laquelle se déroule le film.

Le décor d’une cité déserte à l’architecture communiste et industrielle, s’éclaire de lumières futuristes bleues et roses pour y raconter l’histoire allégorique d’un scientifique travaillant dans une société d’ingénierie informatique chinoise. L’entreprise développe activement un projet secret avec d’autres experts étrangers, pour transformer les humains en médias digitaux et permettre ainsi l’interception et la collecte de grands volumes de données.

Le scientifique, qui est l’un des responsables du projet, tente une expérimentation majeure sur son fils. Cette tentative échoue lamentablement et le fils reste bloqué dans le monde digital, devenant un fantôme numérique qui n’existe que dans le cyber-monde. Pris au piège entre le passé et le futur, les rêves et la réalité, le fils est une âme perdue qui cherche à retrouver le contact humain.

Ce souvenir d’un futur à la temporalité hybride désoriente le spectateur. Le rythme, particulièrement lent, nourrit le secret du projet et la pesanteur de sa portée philosophique.

 

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